Pour moi, trop jeune pour faire partie de la génération des enfants qui ont grandi avec Astérix – dans mon cas c’est plutôt le film d’Alain Chabat qui a marqué mon enfance – découvrir le scénariste à travers les yeux de sa fille, dans un roman graphique qui plus est (jolie mise en abyme) a été un réel plaisir.

 Tout dans ce livre transpire l’amour d’Anne Goscinny pour son père et il est émouvant de découvrir leur relation en même temps que le petit garçon qu’il était. L’amitié, c’est ce qui déborde aussi de cet objet, puisque l’on découvre également les rencontres qui ont jalonné la vie et transformées la carrière du père d’Astérix.

 Les documents originaux, pages, dessins, scénarios, sont un véritable trésor et la construction du récit, servie par la trichromie, en rend la lecture totalement addictive. Outre l’histoire de la bande dessinée, le lecteur rencontre aussi la grande Histoire dans la petite, de cette famille d’origine Juive, comme de leurs voyages entre l’Amérique et l’Argentine. Les fêlures intimes sont racontées avec pudeur ; les chemins de vie sont tracés avec humour, l’ensemble est lumineux.

 Pour les passionnés de BD comme pour les novices, Le Roman des Goscinny est également un véritable cours sur le neuvième art, qui permet de découvrir ce qui fait les subtilités d’un scénario, les richesses d’un dessin, en somme, ce qui fait un bel album. Le récit de la création de Pilote rend nostalgique, tout y est pour faire de ce roman graphique un véritable bijou qui, puisqu’il m’a ravie moi, novice en culture Goscinnyenne – quoi, c’est Goscinny qui écrivait les Lucky Luke ??! – ravira forcément tous les fans de la première heure d’Astérix, non, je crois, sans susciter chez eux une jolie nostalgie…

 

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