Elle était la fille de Marie-Antoinette et Sylvie Yvert nous livre ici un récit poignant, plein de pudeur et d’une grande richesse, conjugué à la première personne, de la vie de cette princesse du malheur qui n’a jamais obtenu le titre de reine, mais qui a bel et bien laissé une empreinte dans l’histoire.
Celle que l’on a parfois appelée Charlotte de France est restée très secrète, mais par un travail riche et exigeant, l’autrice, publiée chez Héloïse d’Ormesson, nous livre ici un autoportrait de fiction d’une grande justesse. Il est très compliqué de ne pas s’attacher à celle que l’on découvre, enfant, victime des horreurs de la Révolution. Les années au temple de la famille Royale sont une page d’histoire trop méconnue qu’il est bon de faire connaître aux jeunes générations.
Le martyr de sa famille est vu à travers les yeux de cette petite fille devenue femme d’âge mûr, seule survivante de la branche directe des Bourbons ; et l’on notera, d’une part, la finesse et la justesse de la langue utilisée, pour raconter notamment la fin de la vie du Dauphin, comme la richesse de l’analyse politique de ce temps, qui paraît étonnamment actuelle.