En ce 11 janvier 2015, ça y est, le temps est venu pour moi d’écrire, en toute humilité,  dans le respect et la dignité, pour soutenir mon pays et les familles des victimes de cette tragédie, et faire partie de cet élan de solidarité.

Parce que je ne peux pas me taire ; si je me tais, je cautionne ces actes monstrueux perpétrés cette semaine sur le sol de France. Je ne juge pas ceux qui ne parlent pas. Chacun est libre de faire ce qui lui plaît, de vivre les événements comme il le peut. Parce que le silence est aussi un moyen d’expression.

Mais moi, j’ai besoin d’écrire, pour faire face à toutes les émotions que je ressens depuis quelques jours.

« J’ai vu mon pays basculer. La folie des hommes se déchaîner et faire 17 victimes. Beaucoup de gens ont écrit et réfléchi sur le monde ; beaucoup ont dit que « l’homme est un loup pour l’homme », que « la guerre est le seul art dans lequel malheureusement, l’homme excelle avec constance », que « les grandes personnes ne comprennent jamais rien toutes seules, et que c’est fatiguant pour les enfants de toujours et toujours leur donner des explications… » ; que « l’enfant est un petit adulte qui sait qu’il croit, mais que l’adulte est un grand enfant qui croit qu’il sait… »

Ces mots ne sont pas les miens, mais ils raisonnent en moi en ce moment et je prie le ciel chaque jour pour que l’on pose les armes et que l’on s’aime comme des frères. C’était le rêve d’un certain Martin Luther King…

Après l’émotion vient le temps des questions ; elles sont tellement nombreuses… Je ne m’avancerai pas à poser celles qui peuvent faire polémique, par respect pour la douleur des familles des victimes : le temps n’est pas à la polémique. Il est au recueillement. Et mon recueillement à moi, aujourd’hui, c’est d’écrire ces mots. Je suis seule chez moi, mais mon cœur est dehors avec tous ces gens qui sont venus fouler le sol de toutes les grandes villes du pays, pour crier « NOUS SOMMES CHARLIE ».

Mais quel est ce monde qui donne la vie et qui la retire dans la violence, sans amour et sans fraternité ? Quel est ce monde dans lequel les enfants ont peur et ne se sentent pas en sécurité ? Quel est ce monde dans lequel on meurt pour ses idées, dans lequel on ne sait pas partager ?

Ce monde c’est malheureusement le nôtre puisque l’être humain n’est pas capable de se respecter lui-même… Alors que faire ? Subir ? Non ! Avoir peur ? Non ! Se détester les uns les autres ? Non ! Prôner la vengeance ? Non ! Prôner les amalgames ? Non !

Je crois que ce que nous devons faire, c’est rester soudé, s’aimer, vivre, rire, s’exprimer, faire la part belle à l’éducation, à la culture, au respect… Mais surtout à l’acceptation de la différence.

Si aujourd’hui, c’est la presse que l’on attaque, que seront les livres demain ? Que deviendront la radio, la télévision, et tous les moyens d’expression ? Quel sera le prix de la vie humaine ? Quel est-il, déjà, aujourd’hui ?

« Nous avons oublié l’ironie de notre histoire… Nous avons si peu de mémoire… »

Je ne suis personne ; qu’une jeune femme qui a eu très peur et qui ne veut pas se taire, pour ne pas les laisser gagner. Je ne veux pas me placer en donneuse de leçons, mais je connais la discrimination pour des raisons personnelles, je sais aussi la douleur de la perte d’un proche, et j’ai eu la grande chance dans ma vie de rencontrer des gens qui m’ont appris le sens, le prix et la valeur des mots.

Alors voici les miens : en soutien, en signe de paix, en rêve de fraternité.

#Jesuisfrançaise ; #Jesuischrétienne, #Jesuisétudiante,

 

#Jesuispourlalibertéetlerespectdelavie, #Jesuispourlafraternité

#Jesuiscontrelesamalgames

#Jeneleslaissepasgagner,

#JESUISCHARLIE

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