Belgrade, années 2000. Deux soldats de la Garde d’élite serbe sont retrouvés morts dans de mystérieuses circonstances. Alors que le tribunal militaire conclut à un double suicide, la commission indépendante d’experts en balistique ne semble pas du même avis. Que cherche-t-on à étouffer ? Milena Lukin, criminologue spécialisée dans la répression des crimes de guerre en ex-Yougoslavie, décide de mener l’enquête. Au cœur de la capitale serbe, ses questions dérangent au point de la mettre en danger.

Couleur Bleuet est un polar aux dimensions géopolitiques qui fouille la douloureuse histoire des Balkans et traque les preuves aux confins de la mémoire collective.

C’est par ce résumé que l’on entrevoit ce que sera ce livre. Et il faut avouer que l’on est vite tenté de découvrir comment Milena va réussir – ou pas – à percer le mystère. Elle est une jeune femme attachante et pleine de convictions qui emmène le lecteur malgré lui dans ce tourbillon.

Les familles endeuillées veulent savoir ce qui est arrivé à leurs fils, et la jeune femme qui comprend mal comment on peut cacher une vérité – si gênante soit-elle – concernant des événements pareils, se sent le devoir de chercher comment ces jeunes gens sont morts, même si elle a bien conscience qu’elle « remue la merde » et met sa vie comme celle de sa famille en danger.

La ville de Belgrade devient un personnage qui prête ses rues et ses lieux à une histoire inspirée de faits réels, qui met en lumière la difficile acceptation du fait qu’une guerre n’est jamais propre et que certains crimes restent malheureusement impunis ; de l’importance de l’éducation comme du devoir de mémoire, qui seuls peuvent permettre d’avancer.

Une lecture intense grâce à des personnages intéressants et de très belles descriptions de Belgrade, malgré une fin qui aurait mérité plus de développements, tant pour l’intrigue que pour la profondeur des personnages.

Couverture de Couleur Bleuet, publié chez Héloïse d'Ormesson

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