Naître à soi-même demande parfois d’en passer par le feu.

 C’est de cette manière que les héroïnes de ce roman magnifique vont achever leur quête d’identité. Plongez dans le XIXe siècle pour découvrir une langue suave et délicate, comme l’on croyant qu’on n’en lirait plus, et dieu que ça fait du bien !

 Violaine de Raezal est une jeune veuve bourgeoise qui va, par hasard, croiser le chemin de Constance d’Estingel et de la Duchesse d’Alençon. Ensemble, les trois femmes sont victimes de l’incendie qui ravagea le Bazar de la Charité le 4 mai 1897, événement qui scellera à jamais leurs destinées, Constance et Violaine se retrouvant liées par un terrible secret.

De loin le meilleur roman historique de 2015 !

Gaëlle Nohant signe ici une fresque parisienne absolument superbe qui empêche le lecteur de refermer le livre avant de connaître tous les secrets des personnages. C’est un retour délicieux et terrifiant à un événement pour partie oublié de notre histoire qui ramène au fil de la plume à cette France gouvernée par les rois, à ce Paris des classes sociales, celui de Hugo, de Zola. Les descriptions sont fantastiques, les personnages à la fois profonds et mystérieux, et la leçon du livre à retenir pour tous.

 

Chaque fois qu’elle pensait à la duchesse d’Alençon – et elle pensait souvent à elle – Violaine de Raezal se disait que s’il était un bonheur possible sur cette terre, on ne pouvait y accéder qu’en laissant mourir certaines choses en soi. Toutes ces choses lourdes et encombrantes qui étaient un grenier plein d’objets cassés et poussiéreux que l’on n’osait mettre au rebut, mais qui arrêtait la lumière.

 

Sous le feu, il y a la cendre ; mais aussi le renouveau à soi et aux autres…

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