« … Et comme d’habitude, les dames d’abord… »

Cette réplique, tous les fans de la magistrale série Hunger Games, que l’on doit à la plume de Suzanne Collins la connaissent. C’est toujours ainsi que débute la moisson. Dans ce pays imaginaire, figuration des États-Unis dans une époque inconnue qu’est Panem, douze districts s’affrontent, 24 concurrents s’affrontent, pour qu’il n’en reste qu’un. Et peu importe au président Snow, dictateur à la tête du Capitole depuis de trop nombreuses décennies, qu’il s’agisse d’enfants de 12 ou 13 ans, ou de personnes malades… Tout ce qui compte, c’est maintenir l’ordre.

Dans ce contexte troublé, le lecteur fait la connaissance de Katniss Everdeen, héroïne de la saga magistralement incarnée à l’écran par la belle et talentueuse Jennifer Lawrence. Alors âgée de 16 ans, elle se voit obligée de subvenir aux besoins de sa famille après la mort de son père dans un coup de grisou. Fille de la veine du district 12, au matin de la moisson annuelle, elle se porte volontaire pour sauver sa petite sœur Primerose, et part pour l’arène des jeux à sa place.

Si l’on veut parler du phénomène Hunger Games, il est aisé de ne pas faire de différences entre les livres et leurs adaptations cinématographiques, qui pour une fois répondent aux attentes des lecteurs, ce qui est suffisamment rare pour être souligné. En effet, l’intrigue, les dialogues comme le choix des acteurs sont d’une grande fidélité à l’univers qui a pris naissance dans l’esprit de Suzanne Collins. Cependant, on ne peut nier la dureté psychologique de l’intrigue et du sujet, puisque nous sommes face à une guerre, psychologique dans les romans, et très bien rendue à l’image dans les films réalisés par Gary Ross pour le premier volet, et Francis Lawrence pour les trois autres. Toutefois, l’atmosphère brûlante et violente des livres n’empêche pas le lecteur de se plonger dedans, bien au contraire ! C’est l’un des ressorts les plus efficaces de l’écriture de Suzanne Collins, puisque le lecteur ne peut se détacher de l’intrigue une fois la lecture démarrée, et dévore littéralement les pages qui se succèdent.

Ce qui est également remarquable c’est que la profondeur que prend l’héroïne au fil de ses aventures est magnifiée dans les films par Jennifer Lawrence, dont on imagine que la préparation a dû être à la hauteur de l’intensité morale et physique de cette histoire. Pourtant, elle est ici comme dans tous ses films tout en justesse : c’est peu de dire qu’elle crève l’écran. D’aucuns ont pu considérer, et c’est un avis partagé, que personne à part cette jolie brune – qui a viré au blond depuis pour devenir égérie chez DIOR excusez du peu (!) – n’aurait pu incarner Katniss Everdeen. Son passage dans l’arène changera à jamais non seulement son sort, mais également celui de Panem tout entier. C’est une révolution qu’elle va mener au fil des trois volets, et les lecteurs vont plonger avec elle et tous les autres dans l’horreur comme dans les réflexions politiques : à l’heure du choix, qu’aurions-nous fait ? Que ferions-nous ?

Cette saga n’est bien évidemment pas à mettre entre toutes les mains, et même si vos pré-ados tombent dessus, méfiez-vous : si la veine psychologique et politique du roman est magistrale, la violence physique comme psychique peut laisser des traces…

Toutefois je tiens à terminer en soulignant la qualité à la fois littéraire (ça nous change de Twilight que j’avais trouvé très mal traduit…) et de l’intrigue, qui font que cette saga reste pour moi la meilleure après Harry Potter. Ma découverte en a été beaucoup plus tardive, mais je la conseille sans hésitation !

 

Et comme d’habitude, je vous laisse avec une séquence vidéo ! Enjoy 

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