Ce soir, j’ai la plume qui démange. Dans le cœur et le corps, les mots et les doigts s’agitent sur le clavier de l’ordinateur, pour vous parler de poésie, d’instants de vie et de musique. Parce qu’il y a longtemps que je n’ai plus écrit, j’ai eu envie de faire un doux mélange aux yeux et aux oreilles, en faisant un éloge : l’éloge d’une voix, l’éloge de mots, l’éloge d’un genre melting-pot, qui prend ses racines dans Shakespeare, les US, les instants racontés et Saint-Denis. Saint-Denis, c’est la ville de cet artiste avec un grand A.

Au fil des pianos, des guitares, de la batterie et des stylos, il distille, fragile, les mots et les sensations. Artiste urbain et poète, si ses mots ne sont pas toujours à la fête, les instants sont toujours vrais. Même son nom de scène est poétique et périphrastique :

Grand Corps Malade

On lui doit quatre albums studios, de nombreuses collaborations, ainsi qu’un livre. Son écriture est poétique en même temps que musicale, tandis que le son de sa voix se fait instrument. Les textes sont dits avec puissance et élégance, ils parlent de douceur, de douleurs, de temps qui passent, d’instants, ils racontent des histoires. Littérature, drôlerie et engagement se mêlent entre les lignes, comme les sentiments d’un père, d’un fils, d’un homme qui observe le monde.

Il est difficile de parler de lui sans en dire trop ou pas assez, comment choisir une seule chanson, comment ne pas les choisir toutes, car l’on se sent très vite happé dans cet univers feutré et si particulier. C’est un artiste que j’ai découvert à quinze ans, sur le plateau TV au célèbre canapé rouge… Son premier texte connu parle d’amour, son premier disque est une métaphore de la vie qui passe comme les aiguilles d’une horloge, qui tournent. Ce que l’on sait peut-être moins, c’est qu’il écrit aussi pour les autres et que ses mots résonnent maintenant depuis quelques années dans les salles de classe…

Son dernier disque s’intitule Funambule, et même si je dois avouer mon retard sur l’écriture de cette chronique, je me permets d’arguer ici que j’ai pu attendre de voir se confirmer mon intuition, à savoir que cet album serait un grand succès. Et puisque le premier titre vous emmène au spectacle, je vous laisse l’écouter, petite leçon – toute en délicatesse – de vie en métaphore scénique, puisque la vie est un éternel recommencement et que Grand Corps Malade l’a bien compris.

Pour son livre, c’est autre chose, nous sommes face à un autre univers. Les mots sont ici choisis toute en finesse puisqu’il s’agit d’un témoignage qui peut faire office de libération. Patients, rend hommage tout à la fois aux gens qu’il a côtoyés et qui l’ont aidé à traverser cette période délicate de sa vie qui lui a fourni plus tard son nom de scène. Dans certains cas, cette lecture peut être cathartique et n’en est pas moins une belle leçon.

Alors laissez-vous envoûter par cette douce voix grave et par cette générosité que l’on peut voir dans ses yeux comme entendre et lire dans ses mots.

En somme, Grand Corps Malade est un grand Monsieur qui peut, si vous le voulez, vous emmener en voyage… Alors laissez-vous emporter ! 

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